Quand la colère prend le dessus, comment m’en débarrasser ?

Je suis trop souvent en colère, je veux retrouver de l’apaisement mental et du calme dans mes relations ?

Ici, je partage des réflexions, des outils et des expériences autour de la sophrologie et de l’accompagnement émotionnel. Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’une émotion que nous connaissons tous, mais qui peut parfois devenir envahissante, trop présente : la colère. Je reçois beaucoup de personnes qui ont ce besoin de s’apaiser, de se calmer face à cette émotion parfois handicapante au quotidien !
Qu’elle s’invite dans le cadre familial, professionnel ou sportif, elle mérite qu’on l’écoute et qu’on apprenne à mieux la comprendre… pour mieux la vivre.

Pour ma part, je compare les émotions à nos sens. Les émotions sont les sens du cerveau face au monde extérieur et à ses situations. Nous devons les accueillir, les écouter, les comprendre, les prendre en considération mais aussi apprendre à les maitriser telle une vague où l’on apprend à surfer dessus !

Vous arrive-t-il de crier et de vous emporter en regrettant rapidement ? Est-ce que parfois vous vous détestez et culpabilisez car votre comportement n’était pas adapté ou disproportionné ? Ce trop plein de colère vous freine dans vos relations et vos activités ?

La colère : une émotion à apprivoiser

En tant que sophrologue, j’accompagne de nombreuses personnes – enfants, adolescents, adultes – dans la gestion de leurs émotions. Parmi elles, la colère revient souvent. Elle prend parfois beaucoup de place, déborde, et finit par abîmer nos relations, notre confiance en nous, et notre bien-être général.

Des visages multiples

La colère ne se manifeste pas de la même façon chez tout le monde. Je pense à ce jeune adolescent passionné de foot, qui s’emportait violemment après une défaite ou une décision arbitrale qu’il jugeait injuste. Ou encore à ce petit garçon de 7 ans, qui explosait de rage lorsqu’on lui demandait simplement de venir mettre le couvert ou de faire ses devoirs. Des crises tellement intenses qu’il lui arrivait de se faire mal.
Il y a aussi ce père d’une quarantaine d’années, qui ne se reconnaissait plus dans les réactions qu’il avait face à son adolescent. Il se sentait constamment sur les nerfs, irrité, impuissant… en décalage avec les valeurs que son fils ne semblait pas partager, notamment autour de l’effort et du travail.
Et puis ces femmes que j’accompagne, qui ressentent une colère sourde et tenace dans leur milieu professionnel, souvent nourrie par un manque de reconnaissance, une pression constante, ou un sentiment d’injustice.

Une émotion normale, mais parfois envahissante

La colère, comme toutes les émotions, est naturelle. Elle est même bénéfique dans certaines situations : elle nous alerte qu’un besoin fondamental n’est pas respecté, qu’une limite est franchie. Elle peut être un moteur, une force. Mais quand elle devient trop fréquente, trop intense, ou qu’elle s’exprime de manière inadaptée, elle peut faire des dégâts. La colère est l’une des émotions qui perdure le plus longtemps (jusqu’à 48h, on parle ensuite de sentiment).

Ce que dit la science : La colère active principalement le système limbique, en particulier l’amygdale, qui joue un rôle clé dans la détection des menaces. Lorsqu’on perçoit une injustice ou une attaque, cette zone s’active rapidement, parfois avant même que le cortex préfrontal (lié au raisonnement) ait pu analyser la situation. C’est pourquoi la colère peut surgir très vite, de façon impulsive.

Des recherches en neurosciences ont également montré que les personnes qui pratiquent régulièrement la méditation ou la relaxation (comme en sophrologie) présentent une diminution de l’activité de l’amygdale et une augmentation de la régulation émotionnelle grâce au cortex préfrontal (Goldin et al., 2012 ; Desbordes et al., 2012).

Derrière la colère, il y a souvent d’autres émotions plus profondes : la déception, la frustration, la tristesse, la peur. Et lorsqu’on ne sait pas comment les écouter ou les exprimer, elles finissent par exploser.
Certaines personnes me confient ne plus se reconnaître. Elles se voient crier, s’énerver, perdre patience pour des choses qu’elles auraient su gérer autrement auparavant. Elles sentent que cela abîme leurs relations, que cela crée des tensions au travail, ou qu’elles ne prennent plus de plaisir dans certaines activités, comme les sports collectifs, par exemple.

Apprivoiser la colère grâce à la sophrologie

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut apprendre à mieux vivre avec cette émotion. À l’accueillir, la comprendre, la traverser… sans se laisser submerger.
Certaines actions simples peuvent déjà aider : bouger, marcher, s’isoler quelques instants, respirer profondément et en conscience. Et bien sûr, la sophrologie peut être un formidable outil pour retrouver son calme intérieur.

Pourquoi ça fonctionne ?

Des études ont montré que la respiration contrôlée et les techniques de relaxation activent le système nerveux parasympathique, responsable du retour au calme (Jerath et al., 2006). Cela réduit le rythme cardiaque, abaisse la pression artérielle et calme l’activation émotionnelle.

La sophrologie, qui combine respiration, mouvement et visualisation, agit à plusieurs niveaux :
• Elle aide à reprendre conscience de son corps, ce qui favorise le retour au présent et la diminution des pensées automatiques.
• Elle améliore la conscience émotionnelle, un facteur clé de l’intelligence émotionnelle.
• Elle favorise la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à créer de nouveaux circuits neuronaux plus apaisants et adaptés.

À noter : La visualisation d’un “lieu refuge”, souvent proposée en séance, active les mêmes circuits cérébraux que ceux utilisés lorsque nous vivons une expérience réelle (Kosslyn et al., 2001). Cela signifie que le cerveau peut réellement se sentir “en sécurité” grâce à une simple image mentale.

Une rencontre avec soi

Apprivoiser la colère, ce n’est pas la faire taire. C’est au contraire apprendre à mieux l’écouter, à reconnaître ce qu’elle essaie de nous dire. C’est une invitation à revenir à soi, à se respecter, à mettre des limites justes – pour soi et pour les autres.
Et c’est aussi un chemin vers plus de douceur, plus de compréhension, plus de liberté.

Les émotions, en général, chez l’enfant

Il est très important de pouvoir exprimer, avec des mots, ses émotions, dès le plus âge. Ce qui n’est pas forcément évident, selon les cultures, les générations ou l’éducation.

Néanmoins ça reste essentiel pour le bon développement de l’enfant. Il pourra ainsi donner une valeur symbolique ainsi que du sens à son émotion, en apprenant à prendre une réelle distance et à mieux l’accueillir pour ensuite la gérer.

Cette capacité à exprimer, à libérer avec des mots constitue un atout majeur dans ses relations futures et son intégration socioprofessionnelle. L’enfant développera ainsi une meilleure connaissance de lui-même, de l’empathie et une communication plus saine et fluide. Il sera plus proche de son corps, de ses ressentis et donc de ses émotions grâce à la sophrologie.

Mon accompagnement est basé sur l’échange sincére et authentique, je travaille l’écoute attentive et bienveillante. Tous les outils vus en séances sont ensuite fournis pour lui permettre d’être autonome et acteur de ces apprentissages et de son évolution !

De façon plus général, plusieurs troubles émotionnels existent chez l’enfant et l’ado :
• Le manque d’empathie
• La dépression et le repli sur soi
• L’intolérance à la frustration, l’opposition
• L’anxiété
• Les phobies
• Les attaques de panique
La sophrologie peut aider votre enfant dans ces situations, en lui permettant d’acquérir les 3 piliers, constituant la compétence émotionnelle : la connaissance (les connaître et les reconnaître), l’expression (les détecter et les accueillir,), et enfin la gestion des émotions (éviter le trop-plein émotionnel, le débordement, en retrouvant les ressources en soi pour s’apaiser rapidement).

Pour conclure

La sophrologie permet de donner toute leur place aux émotions et d’en faire une force pour mieux se comprendre et comprendre les autres !
Si vous vous sentez submergé(e) par la colère, ou si vous avez envie de mieux comprendre vos réactions, n’hésitez pas à faire ce premier pas (en me contactant). Il est possible d’apprendre à transformer cette énergie en quelque chose de constructif. Et la sophrologie peut vous y aider.

Chaque émotion a quelque chose à nous dire. La colère, lorsqu’elle est entendue et apprivoisée, peut devenir un véritable signal d’alarme au service de notre équilibre.

Si vous ressentez le besoin d’un accompagnement bienveillant pour vous (ou pour votre enfant), n’hésitez pas à me contacter. Je serai heureuse de vous guider sur ce chemin vers plus de calme intérieur et de sérénité au quotidien.

Je vous mets ici une vidéo d’un exemple d’exercice de relaxation dynamique qui permet d’évacuer, libérer, décharger ce trop-plein émotionnel !

Sources scientifiques (pour les curieux) :

• Goldin, P. et al. (2012). Mindfulness-based stress reduction (MBSR) and emotion regulation: an fMRI study. Social Cognitive and Affective Neuroscience.
• Desbordes, G. et al. (2012). Effects of mindful-attention and compassion meditation training on amygdala response to emotional stimuli in an ordinary, non-meditative state. Frontiers in Human Neuroscience.
• Jerath, R. et al. (2006). Physiology of long pranayamic breathing: Neural respiratory elements may provide a mechanism that explains how slow deep breathing shifts the autonomic nervous system. Medical Hypotheses.
• Kosslyn, S. M. et al. (2001). Neural foundations of imagery. Nature Reviews Neuroscience